" FIGURES DE L’ANXIETE DE L’ENFANCE A L’ADOLESCENCE"
Le sportif de haut niveau peut être défini par des critères objectifs et subjectifs. Les premiers correspondent aux résultats sportifs caractérisant pour chaque discipline l’appartenance au groupe "élite" ainsi qu’à la reconnaissance sociale d’une valeur estimée dans l’échelle des produits économiques. Les seconds renvoient à l’adhésion du sujet à ce que représente la performance sportive. Caricaturalement, elle pourrait se situer autour de la mise en représentation de la pulsion de mort liée à l’exubérance manifeste des pulsions de vie ; ce tableau se complète d’une émotion : la peur, d’un affect : la haine, d’une sensation : la douleur. Quel que soit le niveau de compréhension, l’objectif à atteindre est l’extrême tant physique que psychique, entre le maximum et l’excès. Ces nuances de la notion de limite se retrouvent dans l’étude des différents tableaux cliniques évoquant un éventuel continuum entre une tension anxieuse "normalement" attendue (et son cortège d’adaptations somato-psychiques qui, isolées, seraient pathologiques chez le tout-venant) et son dépassement à travers les différentes manifestations de panique.
A partir de prises en charge psychothérapiques d’adolescents sportifs de haut niveau, l’auteur s’attachera à préciser les symptômes de surentraînement afin de dépister les états de souffrance et de prévenir une éventuelle décompensation.
Dans le contexte original d’adolescents soumis à une pratique sportive intensive, il existe un "a priori" de santé mentale. Ancrée dans l’histoire même de l’institutionnalisation du sport, cette évidence peut se lire comme reflet de la nécessité sociale au XIXème siècle : une réponse devait être apportée aux mouvements de violence et de délinquance observés dans les collèges anglais. Ceci s’exprime, directement de nos jours, par la surprise de bon nombre d’interlocuteurs lorsqu’une discussion sur l’éventualité d’une difficulté psychologique d’un athlète de haut niveau devient nécessaire. Ce point d’observation nous a poussés à nous interroger sur l’équilibre psychologique de ces adolescents, dimension que nous avons largement débattue dans notre récent ouvrage sur l’adolescent champion (4). La pratique sportive les protègerait-elle effectivement des défaillances psychiques que l’on est amené à remarquer chez l’adolescent " tout-venant" ? Comment pourrait se définir la "normalité" mentale de ces jeunes ?
Cette question nous a amené à confronter les manifestations cliniques observées dans ce milieu à celles déjà reconnues à l’adolescence. Notre élaboration théorique s’appuie, ainsi, essentiellement sur les données de notre pratique de consultations tant médicales que psychiatriques ou psychanalytiques.
Tout d’abord, nous nous sommes heurtés à une grande complexité diagnostique compte tenu de l’intrication de différentes influences ne permettant pas d’isoler un symptôme suivant les mêmes critères que ceux qui l’ont défini dans la population générale.
En effet, nous nous adressons à des individus chez qui tous les paramètres "de base" (physiologiques, biologiques, neuroendocriniens...) sont remaniés. Or, en elles-mêmes ces modifications sont bien connues pour avoir des répercussions sur l’homéostasie globale du corps, tant physique que psychique. Qu’en est-il alors de leur lecture sémiologique ?
Afin de ne pas alourdir notre propos, nous ne retiendrons ici que l’exemple de l’insomnie d’endormissement, symptôme fréquent et souvent banalisé chez l’adolescent "tout-venant" dont l’organisation neurophysiologique du sommeil, toujours en cours de maturation, devient celle de l’adulte. Ce délai observé chez la plupart de nos athlètes soumis à une pratique sportive intensive, devient ici une plainte, motif de consultation. Elle se justifie aisément par la prise en compte des rythmes de vie : l’étude sur le temps des athlètes faite à l’I.N.S.E.P. par Catherine Louveau, Paul Irlinger et Michèle Métoudi (9) met bien en évidence l’absence des temps libres. La soirée devient l’unique moment en dehors des horaires d’entrainements ou scolaires où les uns et les autres peuvent se retrouver. Cette convivialité rendue possible permet de vivre un moment recherché car imprévu et surtout improvisé, laissé au libre arbitre de chacun des différents partenaires.
Une deuxième lecture de ce symptôme se rattache à des données psychiatriques. En effet, ce signe participe du tableau des États Anxieux tel que les a décrits Daniel Widlöcher (13) : ils sont définis par l’association d’une inhibition dans l’action, de signes somatiques d’angoisse (comme les douleurs à forte composante émotionnelle ), de signes psychiques d’angoisse ( autour des phénomènes d’anticipation anxieuse ), d’une majoration et d’une appréhension des difficultés à venir, d’une aggravation vespérale et d’une insomnie d’endormissement (amputant d’autant la récupération liée au sommeil ). Or, il n’est pas rare de trouver associés chez nos adolescents sportifs de haut niveau ces différents signes. Ce point d’observation clinique nous a amené à décrire la pratique sportive intensive comme la mise en place d’une situation anxiogène expérimentale.
Par ailleurs, nous ne nous attarderons pas sur l’éclairage psychopathologique de l’insomnie d’endormissement. Cependant, rappelons que le sommeil est, par excellence, un moment de régression qui peut faire craindre à l’adolescent une perte de la maitrise de son monde fantasmatique et pulsionnel qui surgit dans les rêves et les cauchemars, voire même une perte de son intégrité narcissique. L’endormissement devient donc un moment délicat où, pour se rassurer, peuvent réapparaître les différents moyens utilisés jadis pour lutter contre l’angoisse : "doudous", rites, phobies, activités auto-érotiques ... Nous aurons l’occasion de rapprocher ces conduites d’une autre situation de fragilité narcissique : celle que met en scène la performance sportive. L’insomnie d’endormissement observée chez nos athlètes ne viendrait-elle pas, alors, en écho à l’entrainement quotidien à cette sorte de provocation narcissique ?
De plus, en lui-même, ce symptôme n’est pas sans conséquences : les données de la chronologie ont nettement mis en évidence les manifestations dépressives secondaires aux décalages horaires modifiant, à partir de l’horloge interne épiphysaire, les rythmes circadiens. Par extension, apparait chez nos athlètes pratiquant une activité physique intensive le schéma théorique de l’excitation motrice solidaire d’une réaction de type hypomane à cette composante dépressive ... Alors, pourrait se trouver "auto-entretenu" l’état d’éveil, d’excitation si nécessaire au dépassement des limites.
La pratique sportive intensive n’a pas encore donné lieu aux repérages théoriques que nous allons retenir ici. Ceux-ci tentent de relier des paramètres aussi différents que les critères psycho-sociaux d’inclusion/appartenance au microcosme de la performance sportive définie par l’ensemble de la société ; les répercussions psycho-physiologiques que les remaniements de l’homéostasie corporelle , déjà bousculée par la puberté, ne peuvent que susciter ; le processus de l’adolescence ; les réaménagements de l’image du corps avec, d’une part, une interrogation constante sur la composante dynamique de la motricité et d’autre part, une sollicitation des investissements narcissiques et objectaux par la confrontation quotidienne à la limite tant psychique que physique.
De notre perplexité sur les difficultés rencontrées dans notre approche de l’équilibre des conflits physico-psychiques du sujet
Ces réserves faites, nous avons défini le sportif de haut niveau suivant des critères objectifs et subjectifs. Les premiers correspondent aux résultats sportifs définissant pour chaque discipline l’appartenance au groupe "élite" ainsi qu’à la reconnaissance sociale d’une valeur estimée dans l’échelle des produits économiques. Les seconds renvoient à l’adhésion du sujet à ce que représente la performance sportive. Caricaturalement, elle pourrait se situer autour de la mise en représentation de la pulsion de mort liée à l’exubérance manifeste des pulsions de vie ; ce tableau se complète de l’expression verbale d’une émotion : la peur, d’un affect : la haine, d’une sensation : la douleur. Quel que soit le niveau de compréhension, l’objectif à atteindre est l’extrême tant physique que psychique, entre le maximum et l’excès. C’est dire que la notion de limite devient le reflet privilégié de l’évocation d’un manque constamment activée.
Dans la première partie de ce travail, nous avons constaté la coexistence temporelle des trois grandes étapes successives classiquement reconnues de la croissance physique comme psychique d’un individu : la période infantile, l’adolescence et l’âge adulte.
Le regard symbolico-culturel, retenu à partir d’une lecture phénoménologique et anthropologique, confirme le statut d’adulte : il se structure tout au long de la carrière sportive dans un rapport constant à l’argent, à la rivalité, aux jeux socio-politiques nationaux comme internationaux. Ces points renvoyant à la problématique liée à l’insertion dans le monde du travail, nécessitent l’acquisition d’une certaine autonomie afin de "gérer" ce type d’exigence.
L’observation de la nécessité d’acquérir une formation professionnelle dans le même temps que se déroule la carrière sportive permet de maintenir un contact actif avec les individus non-sportifs appartenant à la même tranche d’âge. Ces derniers étant impliqués de manière non équivoque dans le processus d’adolescence, nos sportifs sont sollicités par ce biais dans leur propre dynamique adolescente. Cette stimulation est un lieu de confrontation/comparaison, direct ou indirect, permanent.
Nous avons complété notre propos avec la compréhension que nous avons développée d’après les théories psychanalytiques de la relation de la société générale comme sportive avec son "poulain". Elle nous a permis de mettre en place une structure fonctionnant sur un mode que, pensant à l’axe des travaux sur la phobie, nous avons appelé "contre-adolescence". Il stimule/réactive/fixe une économie psychique de type infantile. Cette notion pourrait se rassembler autour d’une proposition "agie", anticipatrice des solutions habituellement recherchées à l’adolescence pour équilibrer la force de la poussée pubertaire.
L’Idéal du Moi qui n’est plus projeté sur les parents, peut se déplacer sur le contexte sportif qui en devient un substitut "héroïque" et merveilleux. La société sportive dans sa dimension génitrice propose une protection contre les excitations étrangères à la pratique sportive intensive, protection venant relayer la même fonction "pare-excitante" supportée par la présence des parents durant la période de latence.
Déjà les transformations corporelles pubertaires sont mises à distance par l’intérêt porté au développement du système musculaire qui permet d’agir une recherche de neutralisation s’exprimant à travers le fantasme androgyne. Le contrôle dont le muscle est l’objet donne un but à la violence de certains besoins d’attaquer le corps et entretient une illusion de refus de la passivité dans un jeu subtil recherchant la tension juste de l’équilibre activité/passivité. L’affect de la haine est reconnu et parlé de manière privilégiée. La valorisation et l’attention portée dans un temps remanié aux sensations, comme la polarisation de tous les efforts sur la motricité, permettent d’éviter de penser. De plus, elles forment un code de communication reconnu : la solitude, la dépression et les conflits sont, ainsi, temporairement mis en sourdine. Le système relationnel est défini et n’est plus une quête angoissante. La place donnée aux régimes alimentaires et à l’obligation de boire sans soif, actualise tous les désirs de régression par une fixation à des satisfactions orales. Par cet investissement socialement admis, s’organise un aménagement pervers des pulsions qui valorise les pulsions partielles au détriment du primat de la pulsion génitale. La maîtrise d’un corps auto-sculpté orienté vers l’acte sportif performant est posée d’entrée de jeu dans une dépendance scientifico-technique. Le plaisir de l’excitation/peur extrême et absolue, vécu individuellement et/ou à côté de celui de l’autre, permet de reporter à plus tard la question angoissante de la découverte de l’altérité.
stimulation excitation
Dans la deuxième partie, nous avons organisé la compréhension d’un vécu possible de cette condensation temporelle observée, en nous fondant sur la trame théorique du concept de clivage du moi pris dans son sens large tel que l’entend P.Gutton. Cet axe théorique a le mérite de mettre en conflit deux parties du moi. La première dénie le corps génital en restant accrochée à un corps infantile (lieu d’expression d’idées de toute puissance) ; la seconde admet la réalité développementale génitale pubertaire mais, freinée par le moi infantile, s’oriente vers une idéalisation frénétique du corps. La richesse de cette trame de lecture psychopathologique est qu’elle permet de réfléchir la clinique en différents termes conceptuels comme le refoulement, l’isolation, le clivage ou le déni.
Ce trait de fracture (Philippe Gutton) s’accompagne d’un clivage de l’objet : du côté du moi infantile nous retrouvons le parent pare-excitant de la période de latence ; du côté du moi génital, le parent grandiose dé-génitalisé auquel le sujet se soumet ou le père (Peter Blos), non menaçant et dont l’aspect œdipien est refoulé ou clivé. Cette figure est supportée par l’entraîneur dont le désir rejoint celui de son athlète, amenant ces deux partenaires à représenter, dans un échange de regards, l’image/symbole de la performance sportive, support de ce que nous avons appelé leur identité bicéphale entraîneur-athlète dans une soumission réciproque homosexuelle.
Par l’affrontement qu’il propose à la réalité de la mesure, le moment de la compétition permet une inscription historique de ce fonctionnement évoluant dans une temporalité remaniée. Nous nous sommes appuyée sur une reformulation faite par Roger Dorey pour la comprendre comme la mise en scène d’un fantasme de fustigation (dont la détermination est liée à l’identification de l’enfant au phallus maternel, donc instrument de jouissance pour celle-ci) à qui la pratique sportive de haut niveau propose une solution agie. L’exigeante répétition des gestes sportifs qui doivent faire mal pour être efficaces pourrait, alors, fonctionner comme un équivalent de flagellation dont les deux protagonistes pourraient être les parties clivées du moi et/ou de l’objet. Ainsi l’acte sportif dont le but symbolique est de tuer l’autre pourrait se représenter comme un passage à l’acte sado-masochique, sorte de scène primitive sadique : l’individu serait alors protégé de la culpabilité d’être champion puisqu’il ne s’agirait pas de lui mais d’un autre dont il n’est que l’instrument. Au risque de paraître insistante, nous poursuivons notre élaboration avec Roger Dorey tant son application au notre pratique clinique nous paraît actuellement pertinente. Cet auteur nous a conduit à retenir à l’origine de ce fantasme une question de rivalité entre frère et sœur à l’égard de la mère : lors d’une nouvelle naissance l’enfant aîné se convainc d’être négligé par sa mère au profit du nouveau-né. Cette frustration d’amour entraîne une réaction de haine tournée d’abord vers le rival puis vers la mère elle-même. Et dans l’incapacité d’assumer cette tension contre sa mère, la haine de cet aîné se transforme en culpabilité, sentiment qu’il assume en le retournant sur lui-même : ainsi la position de sadique devient masochiste. L’intérêt de cette situation est de rétablir l’omnipotence infantile. Tel est sans doute le sens profond de la jouissance que procure le fantasme, celle-ci étant à la fois jouissance génitale en rapport avec l’activité masturbatoire et jouissance sadique-anale liée à la soumission masochiste. Cette hypothèse appliquée à la performance sportive nous a permis d’articuler la question de la rivalité à celles de la haine et de la jouissance. De plus, il nous est apparu en associant à cette mise en scène la notion de limite constamment interpellée, que cette solution agie devient, dans certains cas, le support de positions contraphobiques rendues nécessaires pour l’économie psychique du sujet par une confrontation précoce à un risque de mort psychique. Ce phénomène rattaché à une dysfonction de la relation mère/enfant fonde la quête incessante et toujours insatisfaisante de limites.
A ce point de notre réflexion et nous référant à ce que nous observons dans la psychopathologie du tout-venant nous pourrions nous attendre à de graves répercussions de ce que nous venons d’évoquer sur la vie psychique du sujet. Or notre pratique clinique auprès des sportifs de haut niveau nous permet de constater que ce milieu n’est pas plus pathogène que ce qui est observé dans d’autres cadres. Nous avons tenté de le préciser à travers l’étude de cas cliniques. Il ne s’agit ici que d’un début de réflexion justifié par notre difficulté à appliquer la grille de compréhension psychanalytique dans le cadre d’entretiens souvent isolés ainsi qu’à utiliser/déplacer des concepts en dehors des paramètres de leur propre élaboration. La technique psychanalytique comme la mise à distance des aspects dynamiques de la motricité ne peuvent concerner ce milieu sportif de haut niveau. Cependant, ce travail nous a permis de découvrir notre sensibilité à "l’urgence thérapeutique" exigée par ce contexte. Grâce à cette prise de conscience de l’envahissement du temps psychique par l’anhistoricité sportive instantanée, nous avons réenvisagé la "bonne distance" à instaurer avec les athlètes, recul fondamental pour rester disponible à leur écoute en tant que sujet. Et surtout, la richesse de la compréhension des mouvements psychiques que cette approche présente nous incite à maintenir la contradiction dans laquelle nous nous trouvons et qui motive notre recherche : proposer une compréhension psychanalytique à des personnes que l’on pourrait situer comme contre-adolescents et anti-analytiques.
Ce constat renforce l’a priori de santé mentale véhiculé par le monde du sport. Il nous amène à proposer l’hypothèse de la mise en place, dans ce milieu bien précis, d’un noyau spécifique que dans l’état actuel de notre recherche nous nommons Moi-muscle, reprenant la "seconde peau" d’E. Bick ou "formation de type musculaire de contention de soi ». Dans notre début d’élaboration, nous appuyons sur les travaux de S. Freud sur le couple activité/passivité, sur ceux concernant le Moi-peau de D. Anzieu ainsi que ceux ayant pour objet la formation du Moi corporel de G. Haag. Cette étape qui serait structurante et intégratrice s’organiserait autour de la mise en conflit de deux parties éventuellement clivées : l’une liquide-mou-doux et l’autre solide-dur-compact (muscle contracté) ; elle reconnaîtrait une émotionnalité primitive enracinée dans les sensations, un contenant élastique donnant sens à la douleur, un espace de fonctionnement pré-symbolique du fait de l’absence de l’interdit du toucher, une identité androgyne, bisexuelle.
Puis, nous avons précisé le cadre actuel de nos prises en charge psychothérapiques. Si notre éthique ne saurait soutenir un projet strictement lié à la réussite de la performance, il n’en est pas moins vrai que nous nous devons de respecter le choix de la solution trouvée dans le haut niveau sportif par les athlètes pour équilibrer leurs conflictualités. Aussi un des premiers soucis de ce type de prise en charge est d’apprécier le bon moment où interpeller le sujet directement. En raison de cela, de préférence, nous abordons l’athlète en période compétitive en deuxième intention c’est-à-dire après avoir travaillé avec les encadrants afin d’éliminer le phénomène de bouc émissaire où, dernier maillon d’une chaîne de déresponsabilisation, sont déchargés sur l’athlète des systèmes de conflits ingérables. Puis, dans un a priori, notre position est de renforcer/ré-étayer la fonction pare-excitante soit des cadres contenant l’athlète (incluant l’interpellation de ses parents à l’intérieur de l’enveloppe protectrice proposée par la société sportive), soit de l’athlète lui-même par le biais des solutions de relais que sont les applications psychanalytiques médiatisées (relaxation psychanalytique, prise en charge du binôme entraineur-athlète ou kinésithérapeute-athlète). Nous nous plaçons alors au niveau de l’analyse des modalités du mécanisme de l’identification projective afin de tenter d’assouplir les phénomènes de clivage et relier l’affect de la haine dont la désintrication est constamment stimulée. Ce n’est qu’au décours de la carrière sportive ou lors des moments de désadaptation avec prise de conscience d’un déséquilibre psychique intolérable que l’écoute psychanalytique peut à notre sens avoir une place.